Les parcelles sentinelles du référentiel stress hydrique permettent d’alerter sur les signes de contrainte hydrique. Dès cette année, elles seront équipées de sondes dans le sol pour mieux estimer les contraintes précoces.
Le référentiel stress hydrique est un réseau de parcelles, créé en 2018, permettant d’observer l’apparition de la contrainte hydrique en Vallée du Rhône méridionale. Les parcelles suivies sont des sentinelles, situées en zone séchante, et jouent un rôle de témoin/indicateur/d’alerte. Les observations réalisées sont publiées sur le site internet de l’Institut Rhodanien.
Jusqu’à présent, des indicateurs végétatifs étaient observés pour pouvoir déterminer l’apparition de la contrainte hydrique et quantifier son intensité :
Tous ces éléments permettent de constituer un argumentaire afin de pouvoir demander l’irrigation pour le vignoble des Côtes du Rhône. Pour rappel, en AOC, l’irrigation est interdite après le 1er mai et ce jusqu’à la récolte. Ces suivis ne constituent cependant pas un outil de pilotage de l’irrigation.
Or, on l’a vu en 2022 et 2023, la contrainte hydrique était présente bien avant de pouvoir la remarquer visuellement. Les faibles précipitations des hivers 2022 et 2023 n’avaient pas permis au sol de se recharger. Des conditions stressantes au débourrement et à la floraison impactent fortement la vigne et ce avant même que la croissance végétative ait débuté. Cela touche également la qualité et la quantité des raisins, en limitant fortement la croissance des baies par exemple. Cela devient problématique : comment alerter alors que la végétation ne nous permet pas encore de suivre la contrainte hydrique à cette période ?
Pour pallier ce manque d’informations, le référentiel évolue. Si les sols ne sont pas remplis au-delà d’un certain seuil, la vigne connaîtra un stress hydrique dès le début de sa croissance. Elle limitera son développement foliaire mais aussi sa production de raisin. La contrainte hydrique étant directement liée au niveau de remplissage en eau des sols : comment mesurer le remplissage en eau du sol ? Soit en l’estimant par calcul (par le « bilan hydrique »), soit en plaçant des sondes dans le sol.
Ainsi, les sondes capacitives constituent un moyen efficace de quantifier l’humidité (en %) à chaque horizon du sol, tous les 10 cm en mesurant sa permittivité diélectrique en continu. Cette donnée peut être traduite en mm d’eau par dm de sol. Il est alors possible d’observer l’évolution des stocks d’eau horizon par horizon, pour donner l’alerte au bon moment.
Pour cette raison, des sondes capacitives ont été installées sur des parcelles de référence. Elles sont composées d’une sonde (1) reliée à un boitier (2) relayant les données en continu. L’interprétation des données qu’elles fournissent est évidemment à mettre en relation avec sa propre connaissance des sols, du terrain et de la phénologie.
Ainsi, l’Institut Rhodanien pourra s’appuyer sur ces données supplémentaires afin d’accomplir l’objectif initial du réseau : accompagner les appellations des Côtes du Rhône à demander l’irrigation dès les premières alertes. D’autres projets liés au stress hydrique seront également menés sur ces parcelles. Voici les parcelles équipées et suivies cette année (ci-dessous).
Ces nouveaux outils ouvrent la porte à de nouvelles perspectives.
En 2024, l’approche sera plus globale et elle s’intégrera dans le contexte du changement climatique, afin de suivre et caractériser les millésimes, et d’accumuler des données utiles à la compréhension de notre environnement futur et passé.
En plus des parcelles sentinelles, une parcelle de référence et de démonstration sera mise en place, afin de pouvoir comparer de nouvelles approches de caractérisation de la contrainte.
Chaque semaine, les graphiques seront actualisés sur le site de l’Institut Rhodanien dans le volet gestion hydrique (https ://www.institut-rhodanien.com/liste-articles/suivi-hydrique-du-vignoble) et dans la newsletter du Syndicat. Une information plus complète paraîtra dans le bulletin Vision de Vignes de l’Institut Rhodanien.
Vous y retrouverez : les relevés des sondes capacitives, les modélisations d’eau dans le sol et de contrainte hydrique (bilans hydriques), ainsi que les observations terrain. [exemple de graphique ci-dessous]