Flavescence dorée : focus sur la lutte insecticide, les alternatives et la prospection

Modifié le 20/01/2025

La flavescence dorée impose une lutte obligatoire contre la cicadelle vectrice. Découvrez les traitements en vigueur, les pistes alternatives et les bons gestes pour limiter la propagation.

Flavescence dorée : focus sur la lutte insecticide, les alternatives et la prospection

Lutte obligatoire

En zone contaminée la lutte contre l’insecte vecteur est obligatoire. Cette lutte repose sur 3 traitements insecticides en période de végétation et à des dates définies par arrêté préfectoral. A ce jour, il n’existe pas d’alternative aux insecticides que ce soit en conduite conventionnelle ou biologique du vignoble. Pour rappel les zones de traitements obligatoires sont mises à jour tous les ans au regard de la propagation de la cicadelle sur le territoire. Des cartes virtuelles et ces informations sont disponibles via le site web de la DRAAF, des FREDON, de l’Institut Rhodanien ainsi que via les bulletins techniques (chambres agricultures, ODG etc.). Vous pouvez dès à présent commencer à consulter les zones foyer 2024 sur le site internet de la DRAAF (PACA, AURA, OCCITANIE).


Quels moyens de lutte alternatifs aux insecticides ?


Essais sur de nouveaux moyens de lutte

En effet, les résultats d’essais menés par SudVinBio sur les ovicides (chaux, huile minérale) ou la lutte physique (bandes engluées, décapage et écorçage) rendent discutable le bénéfice de ces différentes alternatives. Ces résultats sont résumés dans le tableau suivant. 


Les perspectives de recherche

En revanche, des travaux ont débuté sur la possibilité de supprimer la capacité de S.titanus à transmettre le phytoplasme. Cette capacité est liée à la production d'une protéine qui permet la reconnaissance du phytoplasme et son adhésion à la paroi abdomen de la cicadelle. L’étude d’une méthode de blocage de la synthèse de cette protéine a été initiée dans le projet RISCA et montre de bons résultats avec une efficacité en laboratoire de 12 jours. Les travaux se poursuivent…


LE SAVIEZ-VOUS ?


La lutte insecticide obligatoire prévoit un nombre de traitement (1,2, ou 3) à réaliser pour les communes qui composent la zone délimitée (contaminée). Il est possible, dans le cadre d’un territoire encadré par un GDON, de diminuer le nombre de traitements obligatoires en réalisant une analyse du risque de contamination. Pour cela, il faut apprécier les populations de S.Titanus présentes sur un territoire donné.

Voici deux exemples d’initiatives innovantes et originales mises en place dans le vignoble français :

          Le BNIC expérimente depuis 2017 un piège chromatique connecté « EGleek », qui réalise un comptage automatisé des insectes piégés afin de différencier les cicadelles de la flavescence dorée des autres insectes. Son utilisation a été validée en 020 en aménagement des traitements insecticides obligatoires et depuis une soixantaine de pièges sont déployés dans des communes en aménagement. Cette automatisation permet de faire profiter un plus grand nombre de viticulteurs de la réduction du nombre de traitements.

          Dans le même objectif de réduction des insecticides, le GDON du Bergeracois et Agrobio Périgord mettent en place depuis 2015 un protocole dérogatoire d’aménagement des traitements aux pyréthrines d’origine naturelle, qui sont des larvicides quasi exclusifs, en se basant sur des comptages larvaires. Ces comptages sont réalisés avant et après le premier traitement et permettent, si la population est en dessous du seuil (inférieure à 3 cicadelles pour 100 feuilles), de ne pas réaliser le traitement suivant. Ce protocole a permis d’éviter un dernier traitement dans 80 % des cas, en moyenne depuis 2015.



















Le bon geste : la prospection !

La prospection reste l’un des moyens les plus efficaces d’anticiper et de prévenir la propagation de cette épidémie. La surveillance du vignoble est l’un des 4 piliers de la lutte contre la flavescence avec l’arrachage des pieds symptomatiques, la lutte insecticide et la qualité sanitaire du matériel végétal. Cette surveillance demande à ce que tous les acteurs de la lutte y soient sensibilisés d’où la mise à disposition de cette vidéo, à regarder et à diffuser largement sans modération ! Différents témoignages y mettent en évidence que la surveillance du vignoble concerne l’ensemble des acteurs de la filière et a montré des résultats : des pépiniéristes aux organismes à vocation sanitaires, en passant par les vignerons, les ODG et Fédérations. Cette vidéo a été réalisée dans le cadre des travaux « 15 du plan » et est disponible sur le site du PNDV.


POUR ALLER PLUS LOIN

Quels outils pour optimiser et faciliter la prospection ?

 A quand le drone, le capteur ou autre invention qui permettra de remplacer l’Homme ou du moins de réduire la part de prospection faite par les vignerons et les techniciens ?

Le projet « Challenge FD » a comparé 4 types de capteurs d’image avec de la prospection à pied et les résultats n’ont pas permis d’identifier des solutions pertinentes pour l’identification des symptômes de flavescence dorée. Réinvestiguer des capteurs plus complexes mérite donc à l’avenir toute notre attention. C’est dans ce cadre que le PNDV a lancé un parcours innovation, pour tester des nouvelles solutions sur le terrain et les promouvoir auprès des utilisateurs.

En parallèle, le projet POMME envisage de proposer au niveau national une application de collecte, de saisie et de gestion des données d’observations, commune à tous les vignobles et qui devrait voir le jour courant 2024.

La lutte contre la flavescence dorée se résume aujourd’hui à 4 pratiques, : la prospection, l’arrachage des pieds symptomatiques, la lutte insecticide et la qualité sanitaire du matériel végétal. En effet nous n’avons pas abordé ici le traitement à l’eau chaude qui reste une étape fortement recommandée dans la création d’un plant. Il est donc conseillé d’acheter du matériel végétal ayant subi cette étape. Les chercheurs se penchent toujours sur la recherche de moyens de lutte alternatifs aux insecticides et sur une meilleure compréhension de ce ravageur et du phytoplasme responsable de la flavescence.