Une situation hydrique alarmante en Vallée du Rhône

Modifié le 24/05/2022

Le printemps 2022 débute sur des sols aussi secs qu’en été

Une situation hydrique alarmante en Vallée du Rhône

À cause des faibles pluies hivernales et printanières qui n’ont pas rechargé les sols, avec en parallèle une transpiration plus forte due à des températures anormalement élevées, le déficit hydrique (différence entre la pluviométrie totale et la transpiration depuis le 1er janvier) est déjà marqué en Côtes du Rhône méridionales. Le niveau de déficit observé fin mai est habituellement atteint fin juin.

Moins de pluie donc des sols partiellement rechargés
La recharge en eau des sols avant le débourrement de la vigne n’a pas été complète. Si l’on considère la somme des précipitations tombées depuis la fin de l’année viticole précédente (estimée autour du 15 octobre 2021), sur la région il est tombé moins de 200mm de pluie contre environ 400 mm sur les 20 dernières années.
Soit deux fois moins d’eau pour restaurer la réserve des sols.
Ci-dessous, exemple du cumul des pluies observé à Orange, comparé à ce qui a été observé ces 20 dernières années.

Les températures chaudes de mai entrainent une plus forte demande en eau

Les fortes températures font pousser la vigne plus rapidement. Cela crée une plus forte demande en eau, et l’évapotranspiration est elle aussi plus forte. Le stock en eau du sol, déjà faible au départ, est consommé de façon plus rapide !


Le déficit hydrique se creuse…
Le déficit hydrique est la différence entre la quantité d’eau reçue et la quantité d’eau transpirée par la végétation.
Aujourd’hui, début juin, ce déficit est équivalent à celui que l’on observait début juillet 2019 et 2020 (ces deux années étaient déjà très sèches). En comparaison des vingt dernières années, 2022 serait donc déjà une année record, avec un déficit hydrique sévère et précoce.


La vigne puise déjà dans les réserves

Aujourd’hui, la vigne pousse, car elle a une très bonne capacité à aller chercher l’eau du sol, même lorsqu’il y en a peu. Les simulations de la diminution de la fraction d’eau disponible dans le sol, sur un sol théorique à réserve moyenne, sont représentées ci-dessous. Même dans l’hypothèse où les pluies de fin avril auraient rechargé les sols, la végétation puise sans recharge depuis un mois : à floraison aujourd’hui, les réserves d’eau du sol sont 25% inférieures à ce qu’elles étaient à la même date en 2021.



Toute la région des Côtes du Rhône méridionales est touchée

Le sud du Gard rhodanien ainsi que la plaine du Comtat sont déjà touchés par un déficit hydrique sévère. Grâce à des températures plus fraîches et des pluies souvent plus abondantes, les reliefs de part et d'autre du Rhône affichent eux un déficit hydrique plus modéré.

Dans le reste de la Vallée du Rhône, le stress hydrique n’est pas aussi marqué, mais il est également exceptionnellement sévère au regard des millésimes précédents : les secteurs septentrionaux accusent par exemple des cumuls de précipitations (depuis octobre afin de comptabiliser la recharge) très en deçà des normales, parfois de plus de 100mm (Arras-sur-Rhône, CDR septentrionales) ou même de 200 mm (St-Roman, Diois).